Saint SATURNIN (SERNIN), Grec de nation, premier évêque de Toulouse en Languedoc, un des Sept Apôtres de la Gaule, martyr, probablement sous Valérien vers 257. (Office composé en français par le père Denis Guillaume et publié au tome XI du Supplément aux Ménées.)
Comme apôtre-martyr et pontife, Saturnin
* auprès des grands n'est pas ce qu'on appelle un nain. * Le vingt neuvième jour de novembre, Toulouse * vénère en Saturnin le treizième des Douze.
Par ses saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.
Tropaire, t. 4
Par les premiers Apôtres tu fus envoyé * comme premier évêque de Toulouse, Saturnin; * dans les ténèbres des païens * tu as porté la lumière du Christ: * intercède auprès de lui pour que nos âmes soient sauvées.
Kondakion, t. 6
Tu n'as pas craint les faux dieux des païens, * effrayés plutôt par ta lumière, Saturnin; * ceux qui sacrifiaient à ces démons, * pour la mort de leur âme, des taureaux * te firent traîner par l'un de ces animaux * jusqu'aux marches du Capitole, où ta tête, se brisant, * fit éclater la puissance de Satan * et comme tête des fidèles, édifia pour toujours, * à la gloire du Père, sous la mouvance de l'Esprit, * l'Église toulousaine du Christ notre Dieu.
Grec d'origine et de noble naissance, Saint Saturnin fut un des sept saints missionnaires envoyés de Rome pour évangéliser la Gaule, sous le règne de Dèce (250). Lorsque ces saints hommes parvinrent à Arles. Saturnin se vit attribuer les régions du Languedoc, de la Gascogne (Sud-ouest de la France) et les frontières de l'Espagne. Après de grands succès, il s'opposa à l'endurcissement des païens à Carcassonne, et fut emprisonné. Délivré par l'intervention d'un Ange, il poursuivit sa mission vers la ville de Toulouse, où il trouva des âmes plus disposées à recevoir la vérité, et fonda une Eglise. Il guérissait les malades et les lépreux par le signe de la Croix et inspirait par sa parole un ardent amour de Dieu à ses auditeurs. Puis, laissant Saint Papoul poursuivre son oeuvre, il continua son périple vers l'Espagne et évangélisa Pampelune et Tolède. De retour à Toulouse après le Martyre de Saint Papoul, le Saint Evêque resplendissait tellement de la grâce de Dieu que les idoles cessèrent de rendre leur oracles trompeurs et restèrent muettes, malgré les prières et les sacrifices de leurs adeptes. Les païens étaient ainsi désespérés et se préparaient à offrir un taureau en sacrifice sur le Capitole, lorsque Saturnin vint à passer pour se rendre à un Office religieux. Dans la foule quelqu'un le reconnut et s'écria: «Voici l'ennemi de notre religion, le porte-étendard de la nouvelle secte, celui qui enseigne qu'il faut détruire nos temples, celui qui condamne nos dieux en les appelant des démons, c'est lui qui, par sa présence, nous empêche d'obtenir nos réponses accoutumées. Vengeons l'injure qu'il nous fait et qu'il fait à nos dieux. Obligeons-le à sacrifier pour apaiser les dieux ou sinon à mourir pour que sa mort, du moins, leur soit agréable!» Tandis que ses compagnons prenaient la fuite, Saturnin, gardant son calme, répondit: «Je ne connais que le seul et vrai Dieu. Comment voulez-vous que je craigne vos dieux imaginaires, alors que, selon vous, ce sont eux qui sont effrayés par moi?» A ces mots de l'Evêque, le tumulte de la foule ne fit que s'accroître. On se saisit de Saturnin, on lui attacha une grosse corde aux pieds et on le fixa derrière le taureau sauvage qui, frappé à coups d'aiguillons, se précipita furieusement hors du temple. Dès les premières marches, la tête du Saint Martyr se brisa en laissant répandre à terre sa cervelle; puis la bête, poursuivant sa course dans les rues de la ville, réduisit en lambeaux son corps jusqu'à ce que la corde se rompe à un endroit où s'élèvera plus tard une église en l'honneur du Saint.
Au mépris du danger, deux pauvres femmes chrétiennes vinrent peu après sur les lieux, déposèrent le corps de Saint Saturnin dans un cercueil de bois et l'ensevelirent dans une fosse voisine. Très fréquenté pendant des siècles par de nombreux pèlerins, le tombeau de l'Apôtre de Toulouse était célèbre pour les Miracles qui s'y accomplissaient.
(Le Synaxaire * Vie des Saints de l'Eglise orthodoxe* par le hiéromoine Macaire de Simonos Pétra »